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Je suis profondément humble — mortel infime —
Au tombeau de l’orgueil, de la gloire et du crime.


VI

Sur un pan de granit, près du seuil de la tombe,
S’élève un jeune chêne, au flanc rude du mur.
Le moineau l’a semé sans doute ou la colombe ;
Ses tendres rameaux verts forment un voile obscur.
Aux rayons du soleil il barre le passage.
Je cueillis une branche à ce triste feuillage.


VII

Rien ne vint m’arrêter, aucun spectre, aucune ombre ;
Dans les feuilles du chêne aucun gémissement.
Mais le soleil, entrant dans le sépulcre sombre,
Radieux, à mes pieds jaillit subitement.
Et moi d’abord je pris ce rayon de lumière
Pour une corde d’or de la harpe d’Homère.


VIII

Et soudain j’avançai ma main dans les ténèbres
Pour saisir ce fil d’or, le tendre, et tout tremblant