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pevent les voyes[1] et touzjours avec le change. Ilz se fon tprendre ès yaues et batent les ruyssiaus comme les cerfz : mes non pas si malicieusement, ne si subtilment, ne aussi ne vont ilz pas à si grans rivières. Ilz font bien longue fuyte presque autant qu’un cerf. Ilz vont trop plus tost de primsault plus que ne fet un cerf.

Ils réent quant ilz sont au ruyt non pas de la guise d’un cerf, mes trop plus bas en gargatant[2] dedans leur gueule.

Leur nature et celle du cerf ne s’entre-ayment pas l’une à l’autre ; car ilz ne demuerent pas voulentiers là où il y ait grant foy-

  1. Voyez la note 1re de la page 19.
  2. En gargatant, en faisant rouler leur voix dans la gorge. Buffon dit : « Ils raient assez fréquemment, mais d’une voix basse et comme entrecoupée. » En espagnol, garganta signifie la gorge, gargantear, faire des roulades. On lit, dans le Vocabulaire des mots de vénerie, imprimé à la suite de du Fouilloux : gargure, la gueule du dain.