Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 2 —

l’en[1]. Mes des autres bestes que l’en chasse communément et chiens chassent voulentiers entens-je à parler pour aprendre moult de gens qui vuelent chassier que ne le scevent mie fere ainsi comme ont par aventure la voulenté.

Et parleray premièrement des bestes doulces qui viandent, pource que elles sont plus gentilz et plus nobles. Et premièrement du cerf et de toute sa nature. Secondement du rangier et de toute sa nature. Tiercement du dain et de toute sa nature. Quartement du bouc et de toute sa nature. Quintement du chevreul et de sa nature. Sextement du lièvre et de toute sa nature. Septement du connill et de toute sa nature. Et après parleray de l’ours et de toute sa nature. Après du sanglier et de toute sa nature. Après du lou et de toute sa nature. Après du renard et de toute sa nature. Après du chat et de toute sa nature. Après du blaireau et de toute sa nature. Après de la loutre et de toute sa nature.

Et puis par la grace de Dieu parleray de la nature des chiens qui chassent et prennent bestes. Et premièrement de la nature des alans. Secondement de la nature des levriers. Tiercement de la nature des chiens courans. Quartement des chiens pour la perdriz et pour la caille. Quintement de toutes natures de chiens meslés comme sont de mastins et d’alans, de levriers et de chiens courans et d’autres semblables. Et après parleray de la façon et manière que bon veneur[2] doit avoir.

Et fut commencé ce présent livre le premier jour de May, l’an de grace de l’Incarnation de notre Seigneur que on contoit mil trois cens quatre vins et vii ; et ce livre ai commencé à ceste fin que je vueill que chascuns sachent, qui ce livre liront ou orront, que de chasse je ose bien dire qu’il puet venir beaucoup de bien. Premièrement on en fuyt tous

  1. Pou les chasse l’en, peu les chasse-t-on.
  2. Gaston Phœbus écrit indifféremment veneur ou veneour, humeur ou humour.