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campagne de 1525, et son bagage ayant été pillé à la bataille de Pavie, ce volume tomba entre les mains d’un soldat. Celui-ci le vendit à Bernard, évêque de Trente, qui en fit hommage à Ferdinand, infant d’Espagne, archiduc d’Autriche, frère de Charles-Quint. Cela est constaté par cette lettre, en latin, inscrite au verso de la première page de garde[1].


« Serenissimo ac invictissimo Hyspaniarum principi Ferdinando archiduci Austriæ et Domino suo colendissimo Bernardus Episcopus Tridentinus humillissimam sui commendationem et servitutis oblationem.

» Parthorum rex, serenissime Princeps, a quoquam sine munere adiri non consueverat, idem mihi de tuâ mayte cogitantj, ne vacuis (ut aiunt) manibus te regem, et in terris Deum meum accederem : quum ut optimè scis aurum mihi non sit, neque argentum, forte nuper fortunâ oblatus est liber iste, non utique indecorus, adeptus in illâ gloriosissimâ Cæsaris Caroli fratris tui amantissimi contra Gallos apud

  1. Hommage et humble souvenir offert au sérénissime et très invincible Infant des Espagnes, Ferdinand, archiduc d’Autriche, par Bernard, évêque de Trente, son zélé serviteur.

    Sérénissime Infant,

    Il était d’usage chez les Parthes de ne pas approcher de leur roi sans lui apporter quelque offrande. J’ai pensé devoir agir de même avec votre Majesté, et je n’ai pas voulu me présenter (comme on dit) les mains vides devant mon Roi et mon Dieu sur cette terre. Cependant, vous le savez très bien, je ne possède ni or ni argent ; mais le hasard vient de faire tomber entre mes mains ce livre qui n’est pas sans quelque beauté. Il provient du butin enlevé auprès de Pavie lors de cette glorieuse victoire remportée sur les Français par l’empereur Charles, votre frère bien-aimé. Il m’a suffi de lire la table des matières pour comprendre que ce livre devait être à votre usage et qu’il n’était pas mon affaire. Aussi j’ose vous l’offrir comme un signe et comme un témoignage de mon empressement pour votre service. Je sais bien que ce présent est peu di-