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Chapitre quatre-vingt-unième.
Ci devise comment on puet prendre lièvres aux royseulz.


Aussi puet on prendre les lièvres à diverses manières de cordes ; de quoy ceulx qui les y prenent, je voudroye qu’ilz les heussent au col. Premièrement à aler à leurs viandeis ou au revenir à leur giste ; quar, comme j’ay dit, voulentiers lièvre se reliève et s’en revient à son giste par un lieu et brise de ses dens, et fet sentier en guise que rien ne fasse ennuy, quar trop est dangereuse[1] beste. Là pevent tendre les mauveis, qui einsi les prenent, à menues cordeletes que chescun scet fère. Aussi puelt on tendre royseulz sus les carrefours des voyes ; quar lièvres quand vont à leurs viandeis ou s’en revienent, tienent voulentiers les voyes ; et s’il ha un royseul en chescune des voyes, il ne puet estre que en l’un ou en l’autre il ne se fière. Et s’ilz sont quatre compaignons et chescun demuère environ les voyes, et qu’ils y soient une lieue devant le jour. Ilz verront, s’il lune, les lièvres qui s’en reviendront à leur giste. Dont ne les doivent ils pas acuillir fort, ne crier, car elles pourroient saillir hors de la voye et du royseul ; mes quant le

  1. Dangereuse. Je crois qu’il faut entendre ici dangereuse qui craint le danger ou la gêne ; c’est-à-dire timide ou douillette.