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Chapitre soixante-onzième.
Ci devise comment on puet trère aux bestes à l’arcbaleste et à l’arc de main.


Aussi puet on prendre les bestes à trère aux arez : à l’arcbaleste et à l’arc de main que on apèle anglois ou turquois. Et se le veneur vuelt aler trère ès bestes et il vuelt avoir arc de main, l’arc doit estre de if ou de boïx[1], et doit avoir de long, de l’une ousche, où la corde se met, jusques à l’autre vingt poigniés : et doit avoir entre la corde et l’arc quant il est tendu tous les cinq dois et la paume large. La corde doit estre de soye ; quar on la puet fère plus gresle que d’autre chose et aussi elle est plus forte et dure plus que de chanvre ne de fil et donne plus siglant et grant coup. L’arc ne doit pas estre tant fort que celuy de qui est ne le puisse bien tirer à son ayse sans soy trop dresreer[2] en guise que une beste le puisse veoir ; et aussi le tendra il tiré plus longuement et la main plus seure que s’il estoit fort. Quart aucunefois une beste vient bèlement et escoutant ; lors convient qu’il

  1. Boïx. Buis.
  2. Dresreer. Détourner.