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Chapitre soixante-sixième.
Ci devise autre manière pour prendre les lous.


Aussi le puet bon prendre tout vif, sans qu’il n’a nul mal. Hon fait deux reons[1] parcs, à un coté l’un près de l’autre, de cloyes bien forts et espès ; et, à l’entrée du premier parc, ha une porte, et quant elle suevre bat à l’autre parc ; tant que quant le lou vient et est entré en celle porte il puet aller entre les deux parcs tout autour de l’une part, et non pas de l’autre. Et quant il vient à la porte qui bat, il la boute aux deux piedz ou de la teste ; si la reclot arrière ; quar il y a un cliquet où il entre dedans et einsi ne puet il saillir, mès tousjours ira autour, car le parc est bien haut.

Et on leur fait train et met dedans le parc emmi le milieu ou que vuelt y metre, un chevrel ou aignel tout vif afin que le lou n’y puisse avenir.

Séparateur

  1. Reons. Ronde. On construit deux enceintes circulaires et concentriques. Celle qui est au centre est entièrement close. On y place un agneau ou quelque autre animal qui sert d’appât pour attirer le loup. L’autre enceinte enserre de tous les côtés la première, tout autour de laquelle elle forme un petit corridor circulaire de 50 à 60 centimètres de largeur. On y pénètre par une porte qui, lorsqu’elle est ouverte, vient battre contre l’enceinte intérieure. Quand un loup s’est engagé dans ce corridor, il en fait le tour jusqu’à ce qu’il soit revenu à la porte. Il la pousse croyant passer outre ; mais ce mouvement ramène la porte à sa place ; elle se trouve fermée et le loup reste prisonnier.