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manière ay je veu mourir chevaulz et encore homme à cheval blessier, qui se boutoient la cueue de l’espieu parmi le corps. Mes quant il hara geté son espieu, tantost que son espieu li sera sailli de la main, il doit tourner son cheval à la droite main. La cause si est, quar nul homme ne peut gecter son espieu fors que devant soy, ou petit sur la senestre main ; mais sus la droite, non. Pour ce se doit il tourner de celle part, quar c’est un bien grant périll. Et aussi s’il vuelt descendre aux aboys, c’est plus seure chose de l’espieu que de l’espée. Aussi quant il ha l’espieu et son espée, il ha deux armes ; et quant il n’a que l’espée, ne ha que une. Et s’il vuet avoir arcbalestriers ou archiers pour le ferir au trouver ou aux abais, il en sera plus tost mort. Et se le veneur est en requeste, il ne le convient mie fere si grant mestrise à le dressier comme fet à un cerf ; quar comme j’ay dit un senglier ne fet point de reuses einsi comme un cerf, se ce n’est pour demourer aux abais et atendre les chiens. Et quant il se fera abayer, le veneur doit aler sans huer ne sans corner aux abais tout à cheval. Et sil est en pays qui ne soit trop espès et fort païs il li doit courre sus à son espieu ou espée. Et s’il est en fort païs et il li court sus, c’est en périll d’estre blessié ou luy ou son cheval. Mes il doit venir au devant de luy et le doit apeller en disant : Avant, mestre ! avant ! or sà ! sà !

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