Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 168 —

ses et puis doit cela renverser dessus la poytrine ; puis doit couper les os entre la poytrine et les costez de chescune part ; et couper tout oultre devers la gorge. Puis doit trere hors la bouelle et la panse et tout vuidié soit geté sur le feu pour les chiens.

Aucuns menjent le glanier du sanglier et la ratelle et le foye ; mes par rayson doit estre des chiens, si doit estre tout jeté sur le feu ; puis doit lever les nombes ainsi comme j’ay dit du cerf : et est le droit que celuy qui la tue de l’espée sans ayde de levrier ni d’alant, en Gascoinhe et en Lenguedoc, les doit avoir.

Tout le sang du sanglier soit gardé dedenz aucun vaissel pour fère le fouaill aux chiens. Puis doit tourner le sanglier à ventrillons et lever l’eschine. Et doit commencer à lever leschine au bout dessus, vers le col, de la largeur de trois dois et d’une part et d’autre de l’eschine, il doit enciser de son coutel jusques à la cueue et puis couper os et tout selon ce qu’il hara encisé et puis oster l’eschine des costez, que l’en doit apeler lès[1] et de cerf costez ; et aussi le bourbelier du sanglier, ce que on doit apeller la hampe du cerf. Et quant l’eschine est levée, donc demuerent les deux lès chascun à sa part. Et einsi se deffet senglier en Gascoinhe et en Lenguedoc de ceulx qui le scevent fere ; aussi se fet il en Bretainhe ; mes en France ay je veu que on levoit la queue du sanglier einsi que on fet du cerf et un colier tout entour le col tout au travers qui a trois dois de lé, ou environ, et celuy colier tient à l’eschine. Après doit fere le fouaill et le droit aux chiens en telle manière comme j’ay dit du foye et de la ratelle. Tout quant qui est dedans le sanglier doit estre mis au fouaill sur le feu pour fere le droit aux chiens, et les boyaus tourner, puis d’une part puis d’autre sus le feu et bastre de bons bastons et puis

  1. Lès, côtés. Froissart, racontant le duel de Carouge et de Legris, s’exprime ainsi : « Et avoit sur l’un des lez des lices faits de grans echaffaux, pour mieux voir les seigneurs en bataille les deux champions. »