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Chapitre trente-neuvième.
Ci devise comment on doit aler leisser courre pour le cerf.


Ore faut il, puis que le vallet nouvel scait aller en queste et destourner cerf et senglier, qu’il le saiche bien et à point lessier courre. Donc quant il partira de l’assemblée, il faut qu’il se mete devant touz les autres la main derrière son dos, et son limier derrière soy, en luy tenant bien court au bout du colier. Et se aucunefois, dès le partir de l’asemblée se met son limier devant luy pour l’aprendre de luy remener et retourner à ses brisées, je ne le tiens mie trop à mal fait ; quar quant un limier scet remener son meistre à ses brisées, c’est moult bonne chose espicialement en une forest estrange où on ne se connoist point, ou quant on a encontré de cerf ou de senglier en my les fours et on ne scet rassener[1] à ses brisées, le chien ne faudra point à li ramener s’il y est apris. Et quant il sera à ses brisées, il doit metre son limier devant soy, en tenant le court, afin qu’il se tienhe mieulx à routes jusques à tant qu’il

  1. Rassener, retourner. Assener, arriver.

    En ce chemin que je vous nomme
    N’y entre nulle fois povre homme
    Nul n’y peut povre homme mener
    Nul par soy n’y peut assener.

    Roman de la Rose, vers 8303–6.