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Chapitre trente-cinquième.
Ci devise comment on doit aler en queste ès haultes fustoyes.


Encore puet-il quester ès aux futoyes et clariauz et haut bois, espicialment quand il hara pieu la nuyt et au matin, et ou temps que les cerfz ont les testes molles, qu’ilz demuerent voulentiers ès futoyes et haut bois ; quar le fort païs leur feroit par avanture mal à leurs testes qu’ilz ont tendres ; et s’il encontre ou tems de pluye comme j’ay dit, ou quant ilz ont les testes molles, de chose qui li plaise, il ni doit pas poursuyvre de son limier ; quar ilz demuerent ou cler pays, comme j’ay dit, en celuy temps, et l’en pourroit faire aler. Et en quieu que des questes dessusdictes il encontre ou voye à l’ueill face assentir à son limier à l’eure que j’ay dit et si c’est aux champs et il cognoist à son limier que c’est de bonne erre, et ce est cerf qui s’outre marche, c’est à dire que le pié derrière passe le pié devant, ce n’est mie bon signe ; et s’il surmarche, c’est à dire qu’il mete le pié derrière sus celuy devant sans outre passer encore, n’est ce pas bon signe ; mes s’il met le pié derrière loingh de celuy devant, c’est bon signe, ou s’il marche plus large derrière que devant encore est ce bon signe. Quar quant un cerf s’outre marche, c’est signe qu’il soit cerf errant, legier et bien fuyant et mègre ; quar s’il avoit gros et gras costez et flancx il ne se pourroit outre marcher, ne surmarcher, et par le contraire si feroit. Et quant aucunefois cerfz