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Chapitre vingt-huitième.
Ci devise comment en doit mener en queste son vallet pour aprendre à connoistre de grant cerf par le pié.


Et lors le doit son mestre fere mener le limier en queste au matin après luy, et li enseinher quelle différence ne quelle connoissance a du pié du cerf à celuy de la bische, comme je diray, et du pié d’un grant cerf encontre d’un jeune, et d’un jeune cerf encontre celuy de la bische ; et quantz jugemens et connoissance il y ha. Et pour mieulz l’en acertener, il li doit avoir un pié d’un grant cerf et un autre d’un jeune cerf et un autre d’une bische ; et les doit chescun metre en terre dure et puis en molle ; une fois bien bouter dedans terre les piez einsi comme s’il fuyait ; autrefois le metre bellement sus terre einsi comme s’il alast le pas. Et en cela il se pourra adviser les différences et connoissances qui sont ès piez ; et trouvera qu’il n’est nul cerf si jeune, s’il porte vi corns ou plus qui n’ait le talon plus large et meilleur, et plus gros os que n’a une bische et voulentiers plus longues trasses. Toutesvoyes aucunes bisches y ha bien marchans qui ont aussi large sole de pié comme un jeune cerf qui portera vj cornz ; mes le talon ne les os n’ont ne si gros ne si larges.

Et aussi le vieill cerf et grant fet meilleur sole de pié et meilleur talon et meilleurs os et plus gros et plus large que ne fait un jeune cerf ne une bische. Ès piez des cerfs et bisches que