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Chapitre vingt-septième.
Ci devise comment on doit mener les chienz à fère la suyte.


Après li vueill aprendre à savoir mener les chiens à la suyte ; quar quant celuy qui suit du limier commence sa suyte, celuy qui mène les chiens doit demourer loinh, au moins le giet d’une petite pierre et ne se doit bougier d’illec jusques tant qu’il oye que celuy qui suyt du limier criera : Par ci ! par ci ! Et lors il doit aller avant avec tous ses chiens acouplez, jusques là où il hara oy que celuy qui poursuyt du limier hara dit : Par ci ! par ci ! et brief, touzjours qu’il orra crier : Par ci ! par ci ! il doit aler avant. Se il n’oït cest mot, il doit demourer tout quoy, et doit aller à tout une bonne verge devant ses chiens et deux ou trois autres vallez aveques luy et des autres vallez par les costez et derrière les chiens, affin que les chiens ne se forvoient de la menée et routes par ou le limier suyt ; et affin qu’ilz ne s’en aillent acoupplez. Et quant ce vendra au lessier courre, il doit garder qu’ils descouplent les plus sages chiens premiers ; et recueillir bien ses couples, qu’il ne les perde. Et se doit metre au dessoubz du vent, affin qu’il oye où ses chiens vont et qu’il soit à la prise du cerf. Et s’il le voit savoir cornent il forhuera le cerf.

Puis li vueill aprendre, quant la beste sera prise, de regarder quantz chiens li faillent ; et d’aler les querir par tout environ, là où ilz aront chassié en les appellant et cor-