Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chapitre vingt-deuxième.
Des manières et conditions que doit avoir celuy que on veult aprendre à estre bon veneur.


Tu sires quelque tu soyes, ou grant ou petit, et vuelz fere aprendre à estre bon veneur à un homme, premièrement il faut qu’il soit enfant passé le vije an et non plus ; et pource que moult de gens me pourroyent blasmer pource que de si pou d’aige je met enfant au travail des chiens, je leur respons que toutes natures s’abrègent et descendent. Quar chescun scet que plus scet un enfant aujourd’huy de ce que li plest, ou l’en li aprent en l’aige de vij ans, que ne souloit fère au temps que j’ay veu en l’aige de vij ; et pour ce li vueill-je metre si juene ; quar un mestier requiert toute la vie d’un homme, ansoi qu’il en soit parfet ; et aussi dit l’en : ce que on aprent en denteure, l’en vuelt tenir en sa vieilleure. Et en ountre faut à cest enfant moult de choses : premièrement son mestre qui ait amour cure et diligence aux chiens et qu’il l’apreinhe et le bate quant il ne fera ce qu’il li commende, tant que l’enfant ait doubtance de faillir ; et premièrement le vueill je aprendre et bailler par escrit tous les noms des chiens et lisses du chenil, tant que l’enfant les connoisse et de poil et de nom. Après li vueill aprendre de nestier touz les jours à matin le chenil de toutes ordures. Après li vueill aprendre de metre l’yaue fresche ij fois le jour : une au matin, et autre au vespre ou vaissel ou les