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Chapitre vingtième.
Du chien d’oysel et de toute sa nature.


Autre maniere y a de chiens qu’on apelle chien d’oysel et espainholz, pource que celle nature vient d’Espainhe, combien qu’il en y ait en autre pays. Cieulz chiens ont moult de bonnes coutumes et de mauveises aussi. Beau chien d’oysel doit avoir grosse teste et grant corps et bel de poill blanc ou tavelé ; quar ce sont les plus biaux ; et de cieu poill en y a plus voulentiers de bons. Et il ne doit mie estre trop velu et doibt avoir cueue espesse. Les bonnes coutumes que cieux chiens ont, sont qu’ilz ayment bien leurs mestres et le suyvent sans perdre parmi toute gent ; aussi vont ilz voulentiers touzjours devant quérant et jouant de la cueue et encontrant de tous oysiels et de toutes bestes. Mes leur droit mestier si est de la perdrix et de la caille.

C’est moult bonne chose à un home qui a bon austour ou faulcon lanier ou sacre pour la perdrix que de cieu chien ; et aussi qui a bon espervier sont ils bons pour le gibier ; et aussi, quant on les enseinhe à estre couchans, sont bons pour prendre les perdriz et caille au filé. Et aussi sont ilz bons quant on les aprent pour la rivière à un oisel qui est au plongé. Mes après ilz ont tant de malveses taches ainsi comme le pays dont ilz viennent le droit ; quar le pays tire à troys natures : à hommes, à bestes et à oyseauls : et einsi comme on dit levrier de Bretainhe,