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Chapitre dix-huitième.
Du levrier et de toute sa nature.


Le levrier est une manière de chiens que pou de genz sont qui bien n’en ayent veu ; toutesvoyes pour deviser comme levrier doit estre tenu pour bon et pour bel je deviseray de leurs manières. De touz poillz de levriers y a de bons et de mauvès. Bonté de levrier vient de droit cuer, et de bonne nature de bon père et de bonne mère ; et on puet bien aidier à fère bons, en encharnant avec bons levriers et feisant bonnes cuyrées en la beste qu’il voudra qu’il preinhe le mieulz et en autres manières que je dirai, quant parleray du veneur. Levrier doit estre moyen, ne trop grant, ne trop petit, et lors est-il pour toutes bestes ; quar s’il estoit trop grant, il ne vaudroit rien pour les menues bestes ; et s’il estoit trop petit, il ne vaudroit rien pour les grandes bestes ; toutesvoyes qui les puelt maintenir, est bon qu’il en ait et des uns et des autres : de grans, de petiz et de moyens.

Lévrier doit avoir longue teste et assez grosse feste en forme de luz[1] ; bons crocs et bonnes dens endroit l’une de l’autre ;

  1. Luz, brochet ; luzel, brocheton, du mot latin lucius.

    Lucius est piscis rex atque tyrannus aquarum.

    (École de Salerne.)