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tard remué et l’yaue mal fresche, et brief les chiens mal tenus et gardés. À ceste roinhe commune prenez la rassine d’une herbe qui est sus les parois des hostels, qui s’appelle en latin yreos et en nostre langaige lirgue[1] et la tailliez menu, et fetes boillir dedans yaue, et puis metez dedens autant de uille de nois comme de yaue, quant elle sera boillie getés dehors l’herbe ; et ayés de la poiz genne et raisine, tant de l’un comme de l’autre, bien pillé et polvererisé et getez dedans l’yaue et uille dessusdite, et menez bien ensemble sus le feu à une espatule, et puis leissiez refroidir et oinhiez le chien comme dessus.

À chiens avient aussi une maladie aux yeuls. Quar il leur vient taile dessuz, et une char qui leur vient par l’un des boutz de l’ueil, qui leur cuevre l’ueill e s’apelle ongle ; et einsi deviennent bornhes, qui ne si prent garde. Aucuns leur metent colier d’orme, de la fueille et de l’escorce. Et dient quant cela sera sec, l’ongle leur cherra ; mès cela est bien petit remède. Mès les vrais remèdes qui y sont, si est prendre du jus d’une herbe qui s’apelle clère[2] et autrement célidoine et meslé avec poudre de gingembre et de poyvre ensemble et mettre iii foiz le jour dedens l’euil et ne leissiez pas froter ne grater d’une grant piesse et cela li continuez par ix jours et se vous connoissez que l’ueill esclarisse, si le continuez jusques tant quil soit gary. Et aussi est bon d’y metre par la meisme manière de la poudre de la tu-

    vient, selon Nicot, de ce que certaines gens ne craignaient pas de payer la dîme avec des gerbes de fuerre ; c’est à dire de paille, dans lesquelles il n’y avait point de grain. Il peut s’appliquer à toute personne de mauvaise conscience, soit envers Dieu, soit envers les hommes.

    Le mot fer est encore usité dans le patois picard : Un capiau de fer est un chapeau de paille. Ce mot est aussi conservé dans le langage du droit. On appelle cheptel de fer celui où le propriétaire fournit les bestiaux et profite uniquement des pailles consommées qui doivent être employées à fumer sa terre.

  1. Lirgue, ireos aut iridis, iris ordinaire ou flambe. Cette plante croît dans les lieux secs et sur les vieux murs, son suc est acre et caustique.
  2. Éclaire ou chélidoine.