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Chapitre quinzième.
Des manières et condicions des chiens.


Après ce que j’ay dit de la nature des bestes tant de doulces comme de mordans que len chasse, si vourray ore dire de la nature des chiens qui les chassent, et de leurs noblesses et condicions, lesquelles sont si grandes et si merveilleuses en aucuns chiens, qu’il n’est nul homme qui le peust croyre s’il n’estoit trop bon veneur, et bien cognoissant, et qui les ait hanté trop longuement ; quar c’est la plus noble beste et plus raysonable, et mieuls congnoissant que Dieus fust onques, et si n’en oste en moulte de cas ne homme ne nulle autre chose. Quar nous trouvons en les ancienes hystoires tant de noblesses de chiens et véons toujours en euls, qui bien les veult connoistre, que nul, comme j’ay dit, ne le pourroit croire ne penser ; combien que toutes natures et d’hommes et de toutes autres bestes vont en descendant et en apetissant et de vie et de bonté et de force et de toutes autres choses, si très merveilleusement que quant je voy les chiens qui au jour d’hui chassent, et je pense aux chiens que j’ay veus au temps passé, et aussi je voy la bonté et la loyaulté qui souloit estres ès seigneurs dou monde et autres gens et voy ce que maintenant y est, je di bien qu’il n’y a nulle comparayson et ce scet bien tout homme qui a bonne raison. Ore laissons donc ordenner à nostre seigneur ce que bon li en semblera. Mes pour traire avant les noblesses des