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prendre, mes qu’il soit en plain pays et non pas en roches ne costes. Se lévriers la courent, le dernier remède que elle ha, se elle est en plain pays, elle conchie voulentiers les lévriers afin qu’ils le leissent pour la puour et pour l’ordure, et aussi pour la paour qu’il ha.

Un petit lévrier de lièvre qui prent tout seul un renart fet biau hardement ; quar j’en ay bien veu de grans qui prennent cerf et sanglier et lou, et qui laissoient bien aler un renart.

Quant elle va en amour, et elle quiert son compaignon, elle crie à vois enrouée comme vois de chien enraigié. Et aussi quant elle n’a tous ses renardiaus, elle les appelle en celle mesme guise. Elle ne se plaint point quant on la tue ; mes touzjours se deffent à son povoir. Elle vit de toutes vermines, de toutes charoinhes et ordures ; mes sa meilleure viande que elle ayme plus, si sont gelines et chapons, et canes et oves[1] ; petis oiselès sauvaiges, quant elle les trueve à point, pavillons[2], grillons, let

  1. Oves, oies.
  2. Pavillons, papillons.