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je ne l’aferme pas ; et menjent tous fruits et tous blez. Et quant tout cela leur faut, ils boutent de la roële du musel devant, qu’ils ont trop fort, dedens terre bien parfont[1], pour querir les rassines de la fouchière et de l’esparge et d’autres rassines dont ils ont le vent dessobz terre ; et pour ce ay-je dit qu’ilz ont trop grant vent. Ils vermeillent[2] et menjent toutes vermines et toutes charoinhes et ordures.

Ils ont fort cuir et forte char espiciaument sur l’espaule. Et quant ils vont ès trueyes, leur sayson commence de la Sainte-Crois de septembre jusques à la Saint-Andrieu qu’ils vont aux trueyes, quar ils sont en leur gresse quant ils sont retretz des trueyes ; les trueyes ont leur saison jusque tant que les ont heu leurs pourciaulx. Quant on les chasse, ils se font voulentiers abayer au partir du lit pour l’orgueill qu’ilz ont, et courent sus

  1. Parfont, profond.
  2. Ils vermeillent. « Vermeiller, quand le sanglier lève petit à petit la terre avec le bout du boutouer. »
    (Interprétation des mots de Vénerie, imprimée à la suite de Du Fouilloux.)