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par nous présenter Poucet comme un chevalier qui vivait à la cour d’Arthur et brillait à la Table-Ronde ; c’est précisément ainsi que les Grandes chroniques de Gargantua commencent par nous parler d’Artur et de Merlin, qui joue aussi son rôle dans Tom Thumb. En effet les parents de Tom Thumb n’ayant pas d’enfants, supplient Merlin de leur en donner un, quand même il ne serait pas plus gros que le pouce ; le vœu est exaucé : l’enfant naît au bout d'une demi-heure ; il grandit en quatre minutes assez pour atteindre juste la taille du pouce de son père. Le poète se laisse ensuite aller à sa fantaisie en nous décrivant ses habillements, ses jeux et ses mésaventures ; ici le vieux récit s’efface, mais nous le retrouvons avec l’histoire de la vache qui avale Tom Thumb dans une botte de foin ; seulement il est délivré sans autre incident. C’est ici qu’une strophe assez obscure conserve seule le souvenir du fait capital de l’ancien conte : « Ensuite, au temps des semailles, son père voulut l’avoir pour mener sa charrue ; il lui donna un fouet fait d’un brin de paille pour conduire les bœufs ; mais dans un sillon nouvellement ensemencé, le pauvre Tom Thumb se perdit. » Ce qui lui arriva ensuite, ses succès à la cour d’Arthur, sa maladie et