Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

Wilhelm Grimm des légendes de Poucet dans quelques épigrammes grecques dont il cite divers traits. Ces épigrammes sont des railleries, appartenant à ce genre de subtilités hyperboliques qu’on connaît chez les Grecs, contre des hommes petits. Ainsi Markos, enlevé par le vent, se rattrape à un fil d’araignée avec lequel, pendant cinq jours et cinq nuits, il opère sa descente du ciel ; un autre est si petit qu’il perce de sa tète un grain de poussière et passe tout entier au travers ; un autre chevauche sur une fourmi, mais elle le désarçonne et le tue d’une ruade, etc. C’est là un genre de plaisanterie dont le pendant exact se trouve dans cette singulière série d’épigrammes grecques sur un homme doué d’un nez monstrueux, série qu’un poète allemand de nos jours s’est amusé à continuer et à varier36. On retrouve ces jeux d’esprit chez les Romains ; une épigramme de la décadence, adressée à un nain, lui dit : « La peau d’une puce te fait une robe trop large ; une fourmi est pour toi un cheval de haute taille, etc.37 » On les revoit au xvie siècle, par exemple dans tout un petit cycle d’épigrammes sur le petit Migrelin, que le seigneur des Accords a inséré ans ses Touches38. Enfin de nos jours encore c’est à ce genre de plaisanteries que se rap-