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cident. » Son vœu fut exaucé : le char est au ciel 24, « et l’étoile la plus haute des trois étoiles antérieures, celle qu’on appelle le cavalier, dit Grimm, c’est le charretier. » Grimm a fait ici une erreur ; les trois étoiles du timon ou les trois bœufs (chevaux) de l’attelage ne peuvent être interrompus par un personnage humain. Il s’agit ici, comme dans les autres récits analogues, de cette petite étoile qui s’appelle en effet le cavalier, et à laquelle les modernes ont transporté l’histoire et les attributions du βοώτης 25. Le nom de cavalier, reiter, lui convient fort bien si on se représente une voiture attelée de trois chevaux : sur celui du milieu, le postillon est en selle. On rappelle en effet ainsi en France ; je lis dans le Cours d’Astronomie de M. Delaunay 26 : « On donné aussi quelquefois à la Grande-Ourse le nom de Chariot : α β γ δ sont les roues, ε ζ η sont les chevaux ; une toute petite étoile, située tout près de ζ, figure le postillon 27. »

Voilà donc plusieurs nations chez lesquelles les quatre étoiles disposées en carré, les trois étoiles antérieures et la petite étoile située au-dessus de ζ, figeant la même chose que chez les Wallons. Le nom de Poucet donné à cette petite étoile n’est pas propre non plus aux Français du nord : Jacob Grimm nous apprend