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trouve ailleurs ; seulement d’autres peuples le placent, non pas là, mais au devant du char ; il marche en tête de l’attelage, et c’est pourquoi je pense que très-anciennement on s’est représenté le char non pas comme abandonné et immobile, ce que suppose l’addition pure et simple du timon, mais comme traîné et mis en mouvement par les trois bœufs attelés. Ce conducteur est appelé par les Grecs βοώτης, le bouvier ; mais la dénomination postérieure d’άρκτος, appliquée à la constellation qu’il touche de près, lui fit donner plus tard le nom d’άρκτούρος ou άρκτοφύλαξ, et on l’encadra dans la fable de Callisto changée en ourse et placée an ciel. Mais le {tourne a aussi ses légendes, évidemment plus anciennes : d’après l’une d’elles19, Icarios, père d’Erigone, ayant chargé un char d’outres pleines de vin, le conduisit dans l’Attique et distribua aux laboureurs les présents de Dionysos : ceux-ci, quand ils ressentirent les effets de l’ivresse, se crurent empoisonnés, se jetèrent sur Icarios et, le tuèrent mais Zeus le transporta dans le ciel avec sa fille Erigone et le chien fidèle qui avait assisté à sa mort et qui révéla la place où était jeté son cadavre 20, — et sans doute aussi avec son char ; car ce doit être là le premier motif de toute l’histoire. Une autre