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a voulu expliquer le mot septemtriones par une méprise analogue à celle qu’il a constatée pour ἂρxτος. Triones, d’après lui, ne voudrait pas dite « bœufs ; » ce mot, qui ne se rencontre nulle part, serait une pure invention de Varron pour satisfaire à l’étymologie qu’il avait en tête, et triones serait pour *striones*steriones (cf. tego taurus truncus pour *stego*stiarus*struncus) et voudrait dire « étoiles ; » on aurait appelé la constellation tout simplement « les sept étoiles, » à côté du nom indépendant de plaustrum. On peut voir une confirmation de cette hypothèse dans la forme septemtrio, qui répondrait au Siebengestirn {= les Pléiades) des Allemands 12 ; trio ou setrio signifierait alors « assemblage d’étoiles, » comme Gestirn ; la forme singulière serait la plus ancienne, et le pluriel irrationnel se serait introduit sous l’influence, du mot septem. — Toutefois, je ne puis dissimuler qu’il y a plus d’une objection à l’ingénieuse conjecture de M. Müller. Il parait d’abord singulier que l’s, si bien conservée dans sterula stella, soit tombée dans le mot *sterio trio. Il est bien vrai ensuite qu’il faut se méfier des mots que Varron cite à l’appui de ses étymologies 13, surtout quand ils ne se rencontrent pas ailleurs 14 ; mais il est peut-être téméraire de