Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour les astres à ce premier état qui semble avoir précédé, même à l’égard des autres phénomènes naturels, l’état proprement religieux. Ils se bornèrent à transporter dans le ciel les objets qui leur étaient le plus familiers sur la terre : ils le peuplèrent comme ils pouvaient se représenter que serait peuplé un vaste champ. Cette conception naïve s’est conservée en partie, mêlée à bien d’autres choses, dans ce singulier catalogue des astres que nous a transmis la Grèce et qui contient le plus souvent des inventions toutes personnelles, des légendes relativement modernes et même, comme on sait, un bon nombre de flatteries d’astronomes officiels. Deux choses caractérisent les plus anciennes dénominations astronomiques, celles que nous pouvons sans crainte reporter aux plus anciens temps de l’existence de notre race : elles ne portent que sur les groupes d’étoiles les plus visibles et les plus naturellement constitués, — elles considèrent moins, pour établir leurs analogies, les lignes qu’on peut tracer en passant par les étoiles que ces étoiles elles-mêmes, prises chacune à part. Cette dernière remarque est due à Jacob Grimm, qui a vu avec raison dans ce trait le signe ordinaire d’une haute antiquité. Il faut ajouter que les noms de cette catégorie se