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C’est pourquoi, sans jamais que sa foi désespère,
Penché sur ses calculs où fourmillent les lois,
Le savant ignoré qui commande à la terre
Peut se dire et se sait l’égal des plus grands rois.
Il vit au centre obscur des routes qu’il nous ouvre,
Tout un monde caché tâtonne sous son front,
Il monte, il touche au but : brusque, le ciel se couvre…
Après lui, d’autres yeux verront.


D’autres yeux verront son aurore,
D’autres cœurs vivront son amour..
Combien d’aubes, là-bas, encore
Au fond de l’éternel retour..
Demain cette aube reculée,
Du fond de la plaine brûlée,
Bondira, des fleurs à la main,
Et dans la joie universelle
Courra la vérité nouvelle
Sur les cimes du genre humain.