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Sur les quais de Venise, où foisonnent les voiles,
Tintoret verse à boire aux ruffians de ses toiles,
Et que dans Rome encor Virgile radieux
Laisse pleurer son âme amoureuse des dieux.


IV

 
Rien ne se perd, tout se recrée,
Dans le creuset de l’univers
Lorsqu’une strophe est inspirée
Elle engendre de plus beaux vers.
Dans tout cœur, pourvu qu’il soit ferme,
La souffrance elle-même germe.
Et tous ces hommes condamnés,
Dont semblait morte la pensée,
L’entendent battre cadencée
Au cœur des siècles nouveau-nés.