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Depuis que, grands enfants, ivres de poésie,
Nous sommes descendus des plateaux de l’Asie,
Bourdonnant au soleil le long des fleuves doux,
Que poursuivent pour no us nos soldats et nos prêtres ?
Que fuyons-nous soudain à la voix de nos maîtres,
Emportant nos dieux avec nous ?

Dormeurs mal éveillés que leur rêve épouvante,
Nous cherchons à tâtons sur la terre mouvante
Les marches de clarté par où descend le jour,
Mais nous ne pouvons pas, aux rampes de l'abîme,
Dresser, plus d’un matin, sur la plus haute cime,
L’échafaudage de la Tour.

Une fois, sur les bords d’une mer sans mystère
Nous avons jeté l’ancre, et les raisins d’Homère
Des corbeilles des dieux tombaient dans nos paniers,
La Beauté s’endormait au pied de l’Acropole,
Mais un juif est venu qui portait la Parole…
Pallas, où sont tes oliviers ?