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Du labeur chatoyant tissant l’immense toile,
Sous un bloc accroupi, penché sur un chaudron,
Taillant, plantant, limant, dans l'odeur du goudron,
Au parfum des fraisiers, à l'ombre de la voile,

Partout, sur les chars bleus allant à la moisson
Comme devant le four qui lui durcit les joues,
Dans la rumeur des treuils, des brancards et des roues,
Et sur l'échafaudage où siffle le maçon,

Chaque homme, fil vivant du triomphe qu’il trame,
Se sent confusément maître de l’univers,
Et dans mon cœur battant, dans mes yeux grands ouverts
Tout cet épars travail s’engouffre et prend une âme.