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C'est ton frère. Il dormait. Souffle sur ses prunelles
Et montre-lui, parmi les jeunes libertés,
Qu’au seuil laborieux de toutes les cités
L’universel Travail tend ses mains fraternelles.

Si Lazare a fendu la pierre du tombeau,
Si Cæsar but le lait de la louve latine,
Si Michel- Ange a peint la Chapelle Sixtine,
Laisse dormir les morts, viens, mon rêve est plus beau.

Partout l’Adam nouveau d’un Éden sans mystère,
Partout un peuple heureux possède l’univers,
Et tout ce paradis qui flotte dans mes vers,
Viens, tu n’as qu’à marcher, il tient toute la terre.