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En bas, on sent l’élan d’une énorme poussée…
D'où viennent-ils ? mineurs que vomit leur enfer,
Boueux, le front souillé, la manche retroussée,
Grondant du bruit que font les peuples et la mer.

Derrière ce flot noir, d’autres, d’autres arrivent,
Nombreux comme le blé, pressés comme le sel,
Et je les reconnais, ils sont l'âme plaintive,
Les sanglotantes mains du Songe universel.



Savoir ! Je veux savoir où court leur troupe sombre,
Je voudrais les aider dans le travail qu’ils font
Et voici brusquement qu’ils m’appellent dans l’ombre,
Je me jette avec eux dans le chemin profond.