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PRÉLUDE


Dans les champs, tout le jour, au hasard de la route,
J’ai marché, sans savoir où le vent me menait,
Et maintenant, perdu sur ces rochers, j’écoute
Ce que murmure au ciel la vaste nuit qui naît.

Elle vient lentement, elle s’enfle, elle abonde
Comme le doute au cœur des hommes de ce soir,
Et sous elle, à mes pieds, va s’enfoncer le monde
Comme sombre un vaisseau sans s’en apercevoir.