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VII
HAUTBOIS


Un nuage, une vague, un rocher qui surplombe
Une pensive mer où rôde une lueur,
Un chant derrière un mur, un soupir de colombe,
Suffisent pour changer l'âme d'un empereur.

Je n'oublierai jamais ce rocher des Abruzzes,
Brillant comme un bijou sur la gorge des bois,
Où mon âme, livrée à ses rumeurs confuses,
S'arrêta, hésitante, au sanglot d'un hautbois.

Sur ce frêle soupir, pieds nus dans la rosée,
Le jour triste dansait au bord du chemin gris,
Et craintive, en serrant sa robe rapiécée,
L'aurore sur la mer ouvrait ses yeux meurtris.