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« Ferme tes livres… Rien de ce que tu m’as lu
N’a l’immense douceur des strophes murmurées
Par le jour qui descend dans les pins… Il a plu,
Dans les derniers rayons les plaines empourprées
S’endorment, l’horizon sans soleil resplendit.
L’air est plein de l’odeur des terres labourées,
Tout un soir lumineux sur les champs s’agrandit.
Je le sais, je le sais, derrière ce silence,
Pareil à nous, un monde, un ciel nouveau commence.
Ah ! qu’avec toi ce monde écoute mes aveux…
De tout un peuple heureux mon fils sera l’ancêtre.
Tes fils laboureront ces champs selon tes vœux.
Ah ! prends-moi dans tes bras. Pleure avec moi. Je veux
Que tu sentes mes flancs qui vont trembler peut-être.
J’ai créé… Nous vivrons, tous deux, dans le même être.
Il aura ta raison, ta force, ta beauté.
Il sera le sauveur que tes vers ont chanté.
Pour la première fois, au fond de mes entrailles,
Il vient de remuer, il nous a répondu,
Je comprends le mystère auguste des semailles.
Je porte dans mes flancs de mère l’être élu. »