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ble comme de coutume dans le petit salon. En traversant le parc, car dans mon inquiétude j’avais maintenant affaire tous les jours au château, je les vis toutes les deux assises à la fenêtre, attendant la poste.

Attendre la poste ! Bien des gens connaissent cette cruelle attente ; mais peu de personnes ont attendu comme elles.

Le palefrenier arrivait lentement, balançant négligemment dans ses mains le sac de la poste. Elles le voyaient venir par la fenêtre.

Le maître d’hôtel ouvrit le sac comme de coutume et distribua le contenu.

— En voilà une de notre jeune maître, Dieu nous bénisse ! qu’elle est grosse !

— Laissez-moi la monter, Guillaume, car je vis qu’elle était adressée à mademoiselle Childe.

Machinalement, en montant, mes yeux s’arrêtèrent sur l’adresse de la grande écriture facile de M. Rochdale, puis je remarquai le cachet net et ferme. Cette fois il ne portait pas les devises sentimentales dont il aimait naguère à se servir, c’était son cachet d’affaires, portant ses armes. Le cœur oppressé, je frappai à la porte du petit salon.

Mademoiselle Childe ouvrit.

— Ah ! maman, c’est pour moi, pour moi ! Et