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elle avait les paupières alourdies comme si elle retenait depuis longtemps ses larmes. M. Rochdale ne conduisait pas, il était assis à côté d’elle et paraissait aussi un peu grave. Il lui donna tendrement la main pour sortir de voiture. Elle lui répondit par un sourire affectueux et monta l’escalier en s’appuyant sur son bras.

Ce soir-là, les domestiques qui avaient été à Ashen-Dale discutèrent la question avec ceux qui étaient restés à la maison, et tout fut réglé d’une manière satisfaisante, jusqu’à la fortune de la mariée et à sa robe de noces de Bruxelles ou de point d’Angleterre.

Cependant madame Rochdale ne disait toujours rien. Elle avait l’air heureux ; mais elle était pâle, toujours pâle. Notre jeune maître était d’une gaieté inimaginable. C’était, comme je l’ai dit, un beau et aimable jeune homme, un peu changeant dans ses goûts et facile à influencer, disaient quelques personnes ; mais il n’y avait que les vieilles gens de cet avis-là, et on ne les écoutait pas. Nous regardions mademoiselle Célandine Childe comme la plus heureuse personne du monde.

Elle avait l’air du même avis lorsqu’au bout d’un certain temps elle vint rendre une visite de trois jours ; ensuite sir John s’en retourna ; mais il laissa mademoiselle Childe au château.