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Madame Rochdale répondit, sans s’apercevoir du compliment :

— Oui, j’ai vu dans ma jeunesse de bien belles personnes, mais mon fils m’a fait remarquer, ce soir, plusieurs jeunes filles qu’il admirait, une entre autres.

— Était-ce mademoiselle Childe, madame ?

— Comme vous êtes fine, petite Marthe ! Comment avez-vous pu deviner cela ?

Je répondis en m’excusant que, dans le coin où je servais les glaces, j’avais entendu plusieurs personnes remarquer les attentions de M. Rochdale pour mademoiselle Childe.

— Vraiment ? dit-elle avec un peu d’aigreur. Au bout d’un instant elle ajouta avec une certaine hauteur :

— Vous vous êtes trompée, ma chère, M. Rochdale ne serait pas assez impoli pour faire une attention exclusive à qui que ce fût parmi ses hôtes ; mais mademoiselle Childe est étrangère dans nos environs. Elle reprit bientôt : — C’est une charmante jeune fille. Mon fils me l’a fait remarquer, et… et je suis parfaitement de son avis.

Je laissai tomber la conversation, et madame Rochdale ne la reprit pas.

Un mois après, je me demandais si elle ignorait ce que tous les domestiques du château et tous les