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plus grandes terres du comté. Pauvre petit enfant !

C’était l’enfant le plus faible et le plus maladif que ma mère eût jamais vu, à ce que je lui ai entendu dire ; mais il se fortifia dans son adolescence et devint un beau jeune homme ressemblant assez à madame Rochdale : seulement l’orgueil de race qu’on sentait dans les manières de la mère avec un certain charme, était devenu chez le fils de la hauteur et de la confiance en lui-même. Il était le personnage le plus important de la maison lorsqu’il faisait encore rouler son cerceau, et bien longtemps avant d’avoir quitté les vestes, il avait pris sa place comme maître suprême du château ; il permettait cependant à sa mère d’en rester maîtresse.

Il l’aimait beaucoup, je crois, mieux que ses chevaux, ses chiens ou son fusil ; il soutenait qu’elle était la meilleure mère qu’il y eût en Angleterre, et plus jolie dix fois que toutes les jeunes filles qu’il connaissait.

Alors la mère souriait et secouait la tête avec une incrédulité crédule. Elle ne le fatiguait pas de ses caresses, elle s’était bientôt aperçue que les garçons n’y prennent pas plaisir : lui du moins ne les aimait pas ; elle parlait toujours de lui en disant : « mon fils », ou M. Rochdale, en sous-en-