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seulement et je te remercierai tous les jours de ce que tu viens de dire ! Que Dieu te bénisse du ciel pour ce que tu as dit ! Tu n’es pas si agité, peut-être que… oh ! mon Dieu !

Il était mort pendant qu’elle parlait.

Depuis vingt-deux ans, ils étaient mari et femme ; pendant dix-neuf ans leur vie avait été aussi calme et heureuse que pouvaient la rendre une droiture parfaite d’un côté, et une confiance et une soumission complète de l’autre. On aurait pu encadrer et suspendre chez eux la fameuse règle de Milton pour la vie conjugale ; il était vraiment l’interprète entre Dieu et elle ; et elle aurait eu honte d’elle-même si elle avait seulement osé se dire qu’il était sévère ; cependant, autant il était honnête et droit, autant il était dur, austère, inflexible. Mais depuis trois ans le murmure n’était jamais sorti du cœur de la femme ; elle s’était révoltée contre son mari comme un tyran, et sa révolte cachée, morne, avait fait disparaître toute trace d’affection et de soumission conjugales, empoisonnant les sources d’où découlaient naguère une tendresse et un respect inépuisables.

Les dernières paroles de Jacques Leigh l’avaient replacé sur son trône dans le cœur de sa femme, et éveillé une amère repentance pour toute la