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comme elle fait quelquefois, fourrer de l’argent sous la porte pour son enfant. Pense à cela, Guillaume, voilà Suzanne, pure et sainte comme les anges du ciel, qui reste comme eux pleine d’espoir et de miséricorde, et qui se réjouira comme eux du repentir de mon enfant. Guillaume, mon garçon, je n’ai plus peur de toi, maintenant ; il faut que je parle et que tu écoutes. Je suis ta mère et j’ai le droit de te commander, parce que je sais que j’ai raison et que Dieu est avec moi. S’il conduit la pauvre égarée à la porte de Suzanne, et que ce bon ange nous la ramène ici pleurant et se repentant, tu ne lui diras pas un seul mot de reproche sur son péché. Mais tu useras de tendresse et de compassion envers celle qui était perdue et qui sera retrouvée, si tu veux que la bénédiction de Dieu repose sur toi, et pouvoir amener Suzanne chez toi comme ta femme.

Elle était là, debout ; ce n’était plus la mère douce, suppliante, soumise : c’était un interprète ferme et digne de la volonté de Dieu. Ses manières étaient si changées et si solennelles que tout l’orgueil et l’entêtement de Guillaume cédèrent devant elle. Il se leva lentement pendant qu’elle parlait, et baissa la tête par respect pour ses paroles, comme pour l’injonction solennelle qu’elles contenaient. Lorsqu’elle eut fini, il dit d’une