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— Marc, ayez-vous oublié cet air ? Il y a longtemps que vous ne me l’avez demandé.

Mon air, cette romance sans paroles de Mendelssohn qui me rappelait toujours ma cousine Jeanne dans le salon de Lythwaite avec le soleil sur ses cheveux ! Quand un vase est plein, un mouvement, l’ombre d’un mouvement le fait déborder.

— Votre air vous a-t-il plu ?

— Oui, mais venez vous asseoir près du feu, Jeanne.

Elle vint ; nous étions là, nous deux, assis au coin du foyer. Nous deux seulement. Si c’était mon foyer à moi, à moi qui n’avais jamais eu de foyer ici-bas, à moi, le mien !

— Comme les feux de bois sont agréables, Marc ! Mais, quand vous serez à Liverpool, nous n’aurons plus un coin du feu pour nous asseoir et causer ensemble.

— C’est ce que nous n’avons jamais eu, excepté le dimanche. Vous oubliez que je ne vous ai jamais eue que le dimanche, pour ma bénédiction.

— Ai-je été une bénédiction pour vous ? J’en suis bien aise. C’est quelque chose d’avoir été une bénédiction à quelqu’un. C’est plus que je ne méritais.

Elle abrita ses yeux de la lueur du feu qui