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Paris, Nugent, baron Erlistoun, à lady Émily Gage. »

Je repliai le journal lentement et je le lui rendis. C’était ma main qui tremblait et non celle de Jeanne.

— Vous voyez, dit-elle, tout s’est passé comme cela devait se passer. Je savais que cela finirait ainsi. J’en suis bien aise. Seulement, pourtant, s’ils me l’avaient annoncé eux-mêmes…

Je lui donnai la lettre de lord Erlistoun.

Je vis qu’elle en contenait deux. Elle les lut l’une après l’autre sans bouger, sans même se retourner ; puis elle prit et ouvrit un petit paquet qui accompagnait les lettres. C’était une bague de cheveux, les uns foncés, les autres blonds, avec un cercle d’or et, à l’intérieur, leurs deux noms gravés : Nugent, Émily.

Jeanne la mit à son doigt, la regarda, la tourna, et la retourna, jusqu’à ce que ses yeux se fussent lentement remplis de larmes.

— Ils sont bien bons. Dieu les bénisse ! Dieu les bénisse tous les deux !

Ce fut tout.

Pendant une autre année, notre vie s’écoula sans changement et sans perspective de changement, pour ma mère, pour Jeanne et pour moi, du moins. Les garçons étaient tous arrivés à l’âge