Row. Lady Émily revint plus d’une fois, pâle et triste, me dit ma mère, mais plus tendre que jamais pour notre Jeanne. Peu après, elle disparut aussi de Londres, et je n’entendis plus parler d’elle. Si Jeanne savait de ses nouvelles, elle gardait un silence passif qu’il eût été cruel de rompre.
Au milieu de l’été, nous quittâmes Pleasant-Row. Nous l’abandonnâmes au sifflement des machines et aux flots de fumée noire. Ils ne diront rien à personne, ces deux murs dépouillés, sans toiture, ouverts à tous les vents des cieux.
Je trouvai une petite maison à quelques lieues de Londres, ou j’établis ma mère et Jeanne, Algernon aussi, afin qu’il eût toutes les bonnes chances possibles de conserver sa santé pour le travail qu’il ne pouvait éviter. Pauvre enfant ! Mais nous avons tous quelque chose à supporter.
— Oh ! que c’est joli ! soupira Jeanne en voyant la petite maison, les champs et les fleurs. Seulement mes élèves…
— Il faut y renoncer.
— Il le faut ?
— S’il vous plaît, au moins pour le moment, tant que vous me faites l’honneur de veiller sur ma mère et sur ce jeune garçon turbulent. Ils vous donneront bien assez de peine.