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Il y a par là un cimetière entouré maintenant de maisons, mais qui était alors fermé seulement par une grille à travers laquelle on voyait et on sentait les fleurs qui croissaient en abondance autour des tombeaux. Au coin de cette grille, je vis Jeanne Dowglas et lord Erlistoun qui s’arrêtaient un instant, les mains entrelacées, puis ils se séparèrent. Il continua du côté de la ville, elle retourna lentement sur ses pas sans regarder en arrière.

Non, on ne revient pas en arrière dans le chemin qui finissait là pour elle.

Un cœur au moins saignait pour toi, Jeanne, ma Jeanne !

Je la suivis à une certaine distance jusqu’à Pleasant-Row, mais elle passa la porte. Déjà, le long des rues, d’un pas tantôt rapide, tantôt lent et pénible, dans tous les lieux qui lui avaient été familiers et qui étaient devenus pour elle, comme je l’ai dit, une terre sainte, sans qu’elle me vît, mais sans jamais la perdre de vue, je suivis ma cousine Jeanne Dowglas.

Enfin elle retourna au coin du cimetière, à l’endroit où lord Erlistoun l’avait quittée, et là elle resta longtemps appuyée sur la barrière, regardant les tombeaux.

Je la laissai en repos. Il valait mieux qu’elle enterrât son mort loin de ses yeux. Qui de nous n’en