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— Je vous plains.

— Voulez-vous me venir en aide ?

— Oui.

Elle sépara les mains crispées de lord Erlistoun et en prit une entre les siennes. Ce n’était plus la main d’un amant. Puis, se tournant avec un léger mouvement des yeux et des lèvres, elle me pria de sortir.

La sonnette retentit pour renvoyer la voiture de lord Erlistoun. Bientôt après, Jeanne vint à la porte et appela ma mère :

— Je voudrais un morceau de pain et un verre de vin.

Lorsque nous entrâmes, Jeanne était debout auprès de lui ; il mangeait et buvait ; c’était le signe de la dernière séparation. Il en avait besoin, car il était pâle comme un mort et ses mains tremblaient comme s’il eût eu la fièvre. Ce qu’il lui avait dit devait lui avoir beaucoup coûté ; mais il avait évidemment tout dit.

Jeanne prit la parole.

— Ma tante et mon cousin Marc, lord Erlistoun veut vous dire adieu, il repart presque immédiatement pour le continent. Quand il reviendra, je lui ai dit que nous serions tous ses plus fidèles amis (avec une intonation marquée sur ce mot), rien de plus.