Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais aussi fermement que je crois à la vie de la nature dormant sous la neige, je crois et je croyais dès lors à la vitalité éternelle de la vérité, du droit, et de l’amour sous sa forme la plus pure. Oui, je crois à l’amour. En dépit de toutes les contrefaçons, de tous les alliages, parfois si bien imités qu’ils peuvent passer quelque temps pour vrais, avec tout ce qui souille l’amour, tout ce qui le défigure, je ne doute pas qu’au fond du cœur de tous les honnêtes gens, hommes et femmes, ne réside cet or pur qui fait la richesse d’une vie lorsqu’on en découvre la valeur, et qui reste le trésor de la vie lors même qu’on n’en sait pas le prix, parce que c’est de l’or pur qui porte l’image et l’exergue du grand roi.

J’avais beaucoup appris dans ces quelques années. Marc Browne n’était plus ce Marc Browne dont le grossier château en Espagne s’était écroulé un jour au son de quelques paroles légèrement prononcées sous les marronniers. Le château était tombé, comme il le méritait peut-être, puisqu’il n’avait pas de fondements. C’était le seul effort en ce genre d’une jeunesse tardive ; nous autres hommes, nous bâtissons différemment.

Il me semblait maintenant que je n’avais jamais été tout à fait homme jusqu’à ce que le fardeau de ces deux chères personnes fût venu m’imposer