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Nous marchions sur la route, d’abord en silence ; puis, comme par un droit tacite, il me fit plusieurs questions sur notre famille et sur Jeanne. Enfin d’un ton sérieux et ferme il me remercia de la façon dont je m’étais acquitté de mes fonctions, et me demanda de rester toujours son bon cousin.

En rentrant, nous trouvâmes Jeanne un livre à la main, devant la lampe qu’on venait d’allumer ; elle lisait à ma mère les Psaumes du soir. Elle leva les yeux à notre entrée.

— M’aviez-vous cru parti ? dit lord Erlistoun.

— Non, oh ! non.

Il s’assit auprès d’elle, et commença à lui développer avec plus de détail son projet d’entrer dans la seule carrière facilement ouverte aux jeunes gens de son rang, la politique. Toutes ses réflexions étaient claires et sensées ; il y avait évidemment beaucoup pensé, et il sentait profondément la responsabilité attachée aux nombreux bienfaits de son lot.

— Ils sont nombreux, dit Jeanne doucement.

— Vous trouvez ? (Il soupira.) Oui, vous avez raison. Vous ne croyiez pas que je pusse penser autrement.

— Il n’est pas probable que j’imagine quelque chose d’indigne de vous.