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mère vint au-devant de lui avec son bonnet de veuve et ses traits flétris, il fut plus que surpris, il fut ému.

— Ma chère mistress Browne ! ma chère mistress Browne ! répétait-il, l’accueillant avec une sympathie amicale qui était presque affectueuse et si inattendue, que ma bonne mère en avait les larmes aux yeux.

— Vous nous trouvez bien changés, lord Erlistoun ?

— Non, non, répéta-t-il plusieurs fois en se remettant dans son fauteuil et en s’asseyant auprès d’elle d’un air amical et empressé.

Et Jeanne Dowglas ?

Elle avait été accablée un instant ; mais elle nous regardait, son pâle visage était radieux.

Lorsque lord Erlistoun se retourna enfin pour la chercher, elle n’y était plus. Quelques minutes s’écoulèrent et nous eûmes le temps d’échanger diverses explicitions avant d’entendre sa main sur le loquet.

Lord Erlistoun se leva, lui prit la main qu’il baisa ouvertement, et lui dit :

— Jeanne, je viens d’apprendre bien des choses que vous ne m’aviez pas dites. Dans toutes ces longues, excellentes lettres, pourquoi ne m’avez-vous pas dit… ?