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de la musique sacrée, Exeter-Hall. » Il y avait plaisir à voir ses yeux s’illuminer.

— Ce soir, et c’est le Lobgesang et le Requiem. Ô Marc !

— Vous consentez donc à y aller, mademoiselle ? Dans un omnibus, avec votre chapeau, au milieu de la foule vulgaire, et avec un individu qui ne comprend pas la musique ?

— Cousin Marc !

Elle riait, c’était tout ce que je voulais.

Nous partîmes donc gaiement par cette belle soirée de printemps ; puis refermant la portière de l’omnibus sur le coucher du soleil, nous nous laissâmes secouer à travers les rues de Londres, tous les deux, ma cousine Jeanne et moi. Sa main sur mon bras, sa voix à mon oreille, ses yeux brillants cherchant les miens à chaque instant quand je la mettais devant moi pour la garantir au milieu de la foule qui attendait. Heureux jusqu’au fond du cœur de l’avoir à moi, même pour un instant, de pouvoir la rendre heureuse, de façon à ce que cette soirée, cette heure au moins pût être marquée d’une pierre blanche.

Je suppose qu’il n’y a nulle part au monde des réunions de musique comme celles d’Exeter-Hall, où les musiciens se comptent par centaines, et les auditeurs par milliers ; nulle part peut-être un